B.B.

Publié le par sébastien

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Le maire sortant, Pierre-Mathieu Duhamel, poulain de Jean-Pierre Fourcade, n’a pas renoncé à se présenter.

«Je saurai me rappeler ton courage» : voilà ce que Nicolas Sarkozy a dit à Pierre-Christophe Baguet quand il l’a appelé, en octobre 2006, pour le remercier de s’être publiquement prononcé en sa faveur dans la perspective de la présidentielle. Le député UDF a été le premier à quitter Bayrou pour Sarkozy. De là à en conclure qu’il doit à ce ralliement sa place de favori dans la course à l’investiture de l’UMP pour les municipales de Boulogne, il y a un pas que Baguet refuse évidemment de franchir. Mais il reconnaît tout de même qu’ «avoir le soutien du président de la République et du président du conseil général des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian, par ailleurs secrétaire général de l’UMP, cela peut aider quand on brigue l’investiture de ce parti aux municipales».

La décision finale, qui devait être prise hier soir par la commission des investitures de l’UMP, a été repoussée à demain, mais Pierre-Christophe Baguet est reparti «serein» de la rue La Boétie. Jean-Pierre Fourcade a été le seul à défendre la candidature de Pierre-Mathieu Duhamel, qu’il a installé à la mairie de Boulogne en mars dernier. Pour qu’aucun doute ne subsiste sur la nature de leurs liens, le sénateur des Hauts-de-Seine, 78 ans, a adressé une lettre aux Boulonnais le jour de sa démission. Il y affirme qu’il restera «au côté» de Pierre-Mathieu Duhamel «pendant la fin de son mandat actuel et tout au long de son prochain mandat» .

«Il a voulu me couper l’herbe sous le pied en bombardant un concurrent de mon âge», soupire Pierre-Christophe Baguet, 52 ans. Une opération vouée à l’échec, comme Pierre-Mathieu Duhamel lui-même l’a reconnu samedi matin. Devant sa majorité municipale, réunie à huis clos, le sortant a en effet prévenu qu’il avait bien peu de chances d’être désigné par la commission des investitures de l’UMP. «C’était un pronostic, pas une annonce», a-t-il précisé hier soir au Figaro. Mais il a déjà pensé à la suite. 

Une ville acquise à la droite 

Boulogne-Billancourt, deuxième ville d’Ile-de-France avec ses 108 300 habitants, est entièrement acquise à la droite. Le challenger socialiste habituel de Jean-Pierre Fourcade, l’avocat Pierre Gaborit, a d’ailleurs décidé de jeter l’éponge et c’est une énarque de 45 ans, Marie-Hélène Vouette, qui défendra en mars les couleurs du PS. « Quand une bataille est aussi peu disputée, la décision de la commission des investitures de l’UMP vaut élection, explique Pierre-Mathieu Duhamel. À partir de là, soit les Boulonnais s’en satisfont, soit ils souhaitent avoir une alternative au choix du parti et, dans ce cas, j’essaierai de contribuer à leur en fournir une. » Accepter une place sur une liste conduite par Pierre-Christophe Baguet «ne fait pas partie des hypothèses de travail actuelles» du maire sortant, mais il n’a pas renoncé à se présenter en candidat «indépendant». «Je verrai ce que pensent les Boulonnais et je prendrai ma décision, au plus tard en janvier», dit-il.

La perspective n’effraie pas Pierre-Christophe Baguet, réélu aux dernières législatives avec 60% des voix. Né à Boulogne, dont il est devenu conseiller municipal en 1983, il avait sacrifié ses ambitions à l’intérêt supérieur de sa famille politique en 1995 en allant chercher Jean-Pierre Fourcade, bien plus connu que lui, pour conduire la liste. Cette fois, il en est convaincu, c’est son tour. 

copyright : Le Figaro

Publié dans Régional

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